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Eric Dupond-Moretti saisi du cas du fondateur de Wikileaks Julian Assange

Le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a été sollicité pour prendre position sur la situation de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks. L’association de défense des détenus Robin des lois, elle-même en relation étroite avec John Shipton, le père de M. Assange, a déposé, lundi 17 août, au ministère, un courrier à l’attention du garde des sceaux pour demander que « l’Etat français prenne l’initiative de proposer à Julian Assange l’asile politique ». Selon cette lettre, dont Le Monde a pu consulter une copie, « les conditions politiques et juridiques sont semble-t-il réunies pour qu’un tel statut puisse bénéficier au prisonnier politique le plus connu au monde actuellement ».
Arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept années reclus dans l’ambassade d’Equateur à Londres, Julian Assange est incarcéré dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, destinée notamment aux terroristes.
Une détention maintenue dans le cadre d’une demande d’extradition des Etats-Unis, qui l’accusent d’espionnage. Certains documents secrets révélés par Wikileaks en 2010 concernaient des bavures et des exactions de l’armée américaine en Aghanistan et en Irak pendant les guerres de l’après-11 septembre 2001.
Il se trouve que M. Dupond-Moretti a plaidé en février pour un tel asile politique, notamment au nom de la liberté de la presse. C’était dans sa vie d’avocat, qu’il a quittée depuis sa nomination au gouvernement, le 6 juillet. Il avait rencontré cet hiver M. Assange dans sa prison londonienne et venait d’intégrer, avec son associé Antoine Vey, l’équipe internationale d’avocats qui entoure cet Australien aujourd’hui âgé de 49 ans.
Lors d’une conférence de presse organisée à Paris le 20 février dans les locaux de Reporters sans frontières, en présence de John Shipton et de Baltasar Garzon, l’ancien juge espagnol également membre de l’équipe de défense de M. Assange, M. Dupond-Moretti avait annoncé une initiative pour demander à la France de lui accorder l’asile politique.
« Nous allons demander à rencontrer le président de la République [Emmanuel Macron] dans les jours qui viennent, pour ne pas dire dans les heures qui viennent », avait notamment déclaré celui qui est aujourd’hui garde des sceaux. 
« Les cent soixante quinze ans de prison qu’on lui promet aux Etats-Unis sont une peine indigne, insupportable, contraire à l’idée que l’on peut tous se faire des droits de l’homme », avait-il insisté. M. Assange est poursuivi pour dix-huit chefs d’accusation aux Etats-Unis. M. Dupond-Moretti avait souligné que l’Australien est légitime pour adresser une telle demande à la France puisqu’il y a vécu de 2007 à 2010 et que « son deuxième enfant, toujours mineur, et la maman de cet enfant sont de nationalité française et résident en France ».
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